Immigration économique: Québec ferme la porte
Publié le 13 juillet 2012 à 05h00 | Mis à jour à 05h00
http://www.lapresse.ca/le-soleil/affaires/actualite-economique/201207/12/01-4543191-immigration-economique-quebec-ferme-la-porte.php?utm_categorieinterne=trafficdrivers&utm_contenuinterne=cyberpresse_hotTopics_sujets-a-la-une-soleil_1667938_section_POS3
(Québec) Croulant sous les demandes de certificats de sélection présentées par des ressortissants étrangers de la catégorie de l'immigration économique, le ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles se voit dans l'obligation d'en suspendre la réception jusqu'au 31 mars 2013.
Toutefois, cette mesure exceptionnelle n'affecte pas le traitement des dossiers des travailleurs étrangers qui sont recrutés par les entreprises québécoises pour répondre à des besoins spécifiques - et criants - de main-d'oeuvre.
«Historiquement, nous recevions toujours un nombre de demandes d'immigration qui était relativement équilibré par rapport à nos objectifs déterminés par notre planification annuelle et à notre capacité de traitement des dossiers», a expliqué Montserrat Escola, du service des communications du ministère de l'Immigration et des Communautés culturelles (MICC). «Depuis trois ans, cependant, nous recevons un volume de demandes qui dépassent de façon importante nos besoins et notre capacité de traitement.»
Ainsi, dans le groupe des ressortissants étrangers de la catégorie de l'immigration économique - c'est-à-dire les travailleurs qualifiés, les immigrants investisseurs, les entrepreneurs et les travailleurs autonomes -, le nombre de demandes reçues par le Ministère a littéralement explosé. De 30 000 demandes en 2008, ce chiffre est passé à 65 000 en 2011, a précisé Mme Escola au Soleil.
Devant cette avalanche de demandes et pour des considérations de saine gestion, le conseil des ministres, sous la recommandation de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Kathleen Weil, a adopté, le 27 juin, un décret autorisant la suspension de la réception des demandes de certificats de sélection présentées par des ressortissants étrangers de la catégorie de l'immigration économique pour une période allant jusqu'au 31 mars 2013.
Plan annuel d'immigration
La Loi sur l'immigration au Québec permet, en effet, à la ministre de suspendre la réception des demandes de certificats de sélection pour une période déterminée si elle juge que le nombre de demandes pour une catégorie de ressortissants étrangers sera, de façon importante, supérieur à l'estimation prévue au Plan annuel d'immigration ou encore que les demandes dans une catégorie seront traitées au détriment des autres demandes compte tenu de la capacité d'accueil et d'intégration du Québec.
Il faut savoir que 70 % des 51 737 immigrants accueillis au Québec en 2011 provenait de la catégorie de l'immigration économique, principalement de la sous-catégorie des travailleurs qualifiés. Les autres portes d'entrée de l'immigration permanente sont celles des regroupements familiaux (20 %), des réfugiés (9 %) et des motifs humanitaires (1 %).
Le Plan d'immigration du Québec prévoit la délivrance, pour l'année 2012, de 39 000 à 41 000 certificats de sélection à des ressortissants étrangers appartenant à la sous-catégorie des travailleurs qualifiés ainsi qu'aux membres de leur famille qui les accompagnent. Or, le MICC a reçu 51 111 demandes de certificats de sélection du Québec pour l'année financière 2010-2011 et 53 890 pour 2011-2012.
Dans le cas des sous-catégories des immigrants-investisseurs, des entrepreneurs et des travailleurs autonomes, le Plan d'immigration prévoit la délivrance de 9000 à 10 000 certificats. Le MICC a reçu 9433 demandes en 2010-2011 et 7454 l'an dernier pour ces trois sous-catégories.
Dans sa Planification des niveaux d'immigration 2012-2015, le ministère vise une stabilisation relative du volume des admissions à 50 000 personnes par année. Il veut aussi maintenir annuellement à un minimum de 65 % la part de l'immigration économique dans l'ensemble des admissions.
Par ailleurs, Mme Escola a tenu à rassurer les entreprises qui parcourent le monde entier pour dénicher des travailleurs introuvables au Québec qu'elles ne seront pas pénalisées par la mesure qui vient d'être adoptée. Au contraire, le traitement des dossiers des travailleurs étrangers recrutés par les entreprises pour combler des besoins précis de main-d'oeuvre se fera avec encore plus de célérité.